Conférence Climat du 14 Mai 2024: le résumé et les photos !

Ce mardi 14 mai 2024, la « Petite Scène » de l’Espace Salvador Allende, gracieusement mise à disposition par la mairie de Palaiseau, se retrouve bien remplie pour la conférence débat sur le climat organisée par le Cercle « Laudato Si » de Palaiseau.

C’était un honneur de recevoir Robert Vautard, co-président du groupe 1 du GIEC, et  Gabrielle Pollet, responsable de la transition écologique chez les Jésuites de France.

Animée par Dorothée Browaeys, lancée par Delphine Person, maire adjoint à la culture et à la transition écologique, la conférence a rapidement passionné le public en commençant par un résumé scientifique de la situation du climat, brossé par Robert Vautard.

Climat : les faits scientifiques

Robert a commencé par présenter le GIEC, Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat, mandaté par l’ONU, dont la mission est de fournir aux décideurs une évaluation commune et consensuelle de l’état des connaissances sur le changement climatique, basée sur la littérature scientifique publiée (et donc vérifiée). Scientifiquement indiscutable de par son processus d’élaboration, cette base de connaissances est le socle des décisions prises en négociations internationales (les fameuses « COP »).

Avec la  prudence qui caractérise les chercheurs, Robert a présenté de façon très abordable les certitudes et aussi les incertitudes : oui, le réchauffement climatique actuel est indiscutable, oui, il est aussi indiscutablement causé par les activités humaines et l’excès de CO2 (gaz carbonique) qui s’accumule à partir de la combustion des énergies fossiles.

Les scénarii

L’élévation de température depuis les temps ré-industriels jusqu’à l’horizon 2100 sera significative, « probablement » entre le scénario « SSP2 – 4,5 °C » et le scénario « SSP3 – 7°C » dans le schéma ci-contre:

Outre les impacts sur la nature au sens large, l’impact sur la santé humaine est extrêmement sérieux : en effet, à plus de 37° et avec 100% d’humidité, il devient impossible de refroidir le corps par simple évaporation de la transpiration. De ce fait, les pays à chaleur très humide (la couronne autour de l’équateur) deviendront quasi inhabitables. Plus près de nous en France, il faudra faire face à une augmentation des épisodes de températures extrêmes. De nombreuses collectivités en sont conscientes,  et  travaillent dès maintenant à l’adaptation de nos modes de vie, comment le montre l’exercice récent « Paris 50° » effectué par la Ville de Paris dans le cadre de la refonte de sa stratégie de résilience.

En dehors de la santé, les impacts économiques sont également très sérieux, de nombreux secteurs d’activité sont fortement concernés, comme l’agriculture, l’énergie, l’eau, le secteur de la montagne, les assurances, etc …

Heureusement, des leviers sont à notre disposition. Le GIEC fournit une analyse très détaillée, domaine par domaine, des contributions potentielles à la baisse des émissions d’ici 2030 : Energie, Agriculture, Bâtiments, Transports, Industrie, tous ces domaines ont été analysés, leurs contributions potentielles évaluées et chiffrées.

Le schéma ci-dessous illustre les contributions potentielles à la baisse des émissions d’ici 2030 (milliards de tonnes de CO2/an). En bleu, les actions les moins « chères », en rouge les plus “chères”.

Dans ce processus de transformation, nous sommes tous acteurs, et devons arbitrer à chaque instant, rationnellement, en connaissance de cause. Nous devons évidemment raisonner « en carbone », qu’il faut réduire impérativement, mais aussi réaliser que les choses ne se feront pas gratuitement et qu’il faudra aussi y mobiliser nos propres moyens financiers.

Climat : l’action individuelle

Gabrielle Pollet a ensuite logiquement prolongé la soirée en abordant le domaine de l’action individuelle.

Le point central est la connaissance de notre bilan carbone : chaque Français produit en moyenne 10 tonnes par an de CO2, alors que l’objectif pour contenir le réchauffement est d’atteindre 2 tonnes ! Pour calculer votre bilan personnel, des outils très simples sont disponibles, comme dans le lien ci-dessous:

https://nosgestesclimat.fr/

Il faut aussi réaliser combien cette production de CO2 est inégalement distribuée dans le monde :

  • Une moyenne mondiale de 6.6 tonnes par personne
  • Le top 1% des plus riches produit 110 tonnes par personne, les 50% les moins riches seulement 1,6 tonne
  • Un nord-américain produit 20 tonnes, un européen environ 10 tonnes, un africain du Sahel 1.6 tonne

Les leviers d’action

Les principaux leviers d’action à notre disposition sont bien répertoriés, comme le montre le schéma ci-contre.

Un des axes forts est la réduction de l’usage de la voiture, dont les alternatives simples sont la marche à pied et le vélo, avec des effets bénéfiques sur la santé, puis le remplacement d’un véhicule thermique par un véhicule électrique, mais surtout le train, champion du bas carbone.

Avant de se déplacer, il faut évaluer les options. De nombreux outils sont disponibles pour cela, comme :

https://impactco2.fr/transport

L’exemple ci-contre pour un déplacement de 500 km, est très parlant :

Après les Transports, notre Alimentation est la seconde source d’économies de CO2. Nous consommons trop de viande, et celle-ci a un impact CO2 très important comme le montre le schéma ci-contre.

Manger moins de viande et mieux, mais probablement plus cher, permettra à la filière agricole de continuer à assurer ses revenus et se recentrer sur la qualité plutôt que la quantité.

L’énergie de nos maisons est la 3ème source de réduction du CO2. Changer nos modes de chauffage, baisser nos thermostats, isoler nos maisons, sont des actions nécessaires au service du bien général.

Et même changer de banque et regarder notre épargne sont aussi des leviers en faveur du climat : on peut les choisir en regardant attentivement comment les différentes banques ou placements possibles sont engagés ou non en faveur du climat via leurs choix d’investissement.

Enfin, l’action collective est un autre chemin : militantisme, ou simple choix de vote, action via son entreprise ou son association sont des moyens d’agir de manière élargie.

Mais se mettre personnellement en mouvement est clé : même si les entreprises et les gouvernements ont leur rôle à jouer, il ne faut pas tomber dans le triangle dramatique de l’inaction, ou chacun se renvoie la balle.

Il faut donc se retrousser les manches !

En conclusion

Pour élargir encore la vision, rappelons-nous le célèbre « tout est lié »  du Pape François dans « Laudato Si » qui nous rappelle que les questions écologiques et sociales sont étroitement imbriquées.  Le pape nous demande d’écouter “la clameur de la Terre et la clameur des pauvres”. De ce fait, notre objectif va bien au-delà du climat : il s’agit de prendre soin les uns des autres, et en premier lieu des personnes les plus vulnérables, car ce sont finalement les plus exposées aux conséquences du changement climatique que nous traversons.

Les Liens utiles:

Les vidéos de la conférence et des débats

La présentation de Robert Vautard

La présentation de Gabrielle Pollet

Et pour continuer, encore d’autres liens utiles cités dans la conférence.

Le Cercle Lautato Si de Palaiseau
Contact: fb.favitski@gmail.com ou 06 03 28 66 71