Les éditos du père Luc

Sur le thème retenu pour l’année pastorale qui nous conduira en juin prochain par l’Equipe Pastorale de Secteur, le père Luc Mazola nous propose au fil des dimanches ses réflexions à partir de sa lecture des textes du jour.

Nous collectons ainsi au fil des dimanches les textes qui constituent ses éditos publiés dans la lettre hebdomadaire d’information.

Dédicace de la basilique du Latran

Semeurs d’espérance au sein d’une Église vivante

En ce dimanche 9 novembre, l’Église célèbre la dédicace de la basilique Saint-Jean de Latran, cathédrale du pape et mère de toutes les Églises à travers le monde.  Cette fête nous rappelle avant tout que l’Église est une communauté vivante : le peuple de Dieu uni dans la prière, en marche vers le Royaume.

L’Évangile du jour met en scène un moment marquant : Jésus chassant les marchands du Temple. Ses paroles résonnent avec puissance : « Cessez de faire de la maison de mon Père un lieu de commerce ! » (Jean 2,16). Ce geste fort dévoile une vérité essentielle : le Temple est un lieu sacré, destiné à la rencontre avec Dieu, et non un espace marchand.

Jésus va encore plus loin en déclarant : « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai » (Jean 2,19). Ses disciples ne comprendront que plus tard qu’il faisait référence à son propre corps. Avec ces paroles, il révèle que le véritable Temple est sa personne, et qu’à travers lui, chaque croyant devient une pierre vivante de l’édifice spirituel qu’est l’Église… quelle merveille !

Être une pierre vivante, c’est semer autour de soi des graines d’espérance. Cela passe par la prière, par l’écoute attentive des autres, par des gestes de paix et de fraternité. C’est contribuer à la construction d’une Église qui rayonne, qui accueille, qui console et qui porte l’espérance.

Cette célébration nous invite à une réflexion profonde : quelle place donnons-nous à Dieu dans notre quotidien ? Sommes-nous des pierres vivantes ouvertes à sa présence ou des murs clos, préoccupés par nos propres affaires ?

Que cette fête nous pousse à transformer notre vie en sanctuaire où le Christ demeure. Ensemble, bâtissons une Église vivante, accueillante et fidèle à l’Évangile.Tout au long de cette année, engageons-nous à être des semeurs d’espérance dans un monde en quête de lumière et de sens.

Fête de la Toussaint – La sainteté au quotidien

La sainteté n’est pas un idéal réservé à quelques privilégiés. C’est un chemin accessible à tous, souvent discret, parfois jalonné de défis, mais toujours possible. Elle prend racine là où l’amour s’exprime : dans un geste de pardon, une parole apaisante, une présence constante.

À travers l’histoire, l’Église a mis en lumière des figures de sainteté éclatante. Cependant, la fête de la Toussaint nous invite à regarder plus largement. Elle nous rappelle cette multitude de témoins anonymes, ces « saints de la porte d’à côté » évoqués par le pape François. Ce sont des parents, des amis, des collègues ou des bénévoles. Leur vie, bien que simple et sans éclat particulier, se distingue par leur bonté, leur patience, leur foi et leur charité.

Être saint ne signifie pas accomplir des exploits exceptionnels, mais vivre avec fidélité et amour l’Évangile dans la simplicité du quotidien. Devenir saint, c’est œuvrer pour l’autre, semer des graines d’espérance au cœur du monde.

Dans le livre de l’Apocalypse, Jean entend une interrogation : “Ces gens vêtus de robes blanches, qui sont-ils, et d’où viennent-ils ?” Et la réponse éclaire : “Ils viennent de la grande épreuve ; ils ont lavé leurs robes, ils les ont blanchies par le sang de l’Agneau.” Aujourd’hui encore, des soignants, des enseignants, des artisans de paix suivent ce sentier lumineux. Ils rappellent que la sainteté est un appel universel, une guérison intérieure qui éclaire le monde. Ils sèment l’espérance !

30ème dimanche du temps ordinaire

La parole de Dieu de ce dimanche nous invite à une profonde transformation intérieure. Elle nous parle de prière, mais d’une prière particulière : celle qui naît d’un cœur humble, celle du pauvre, du blessé, du discret.

Dans l’Évangile, Jésus illustre ce propos à travers la parabole du pharisien et du publicain. L’un s’exalte, l’autre s’efface. L’un cherche à se mettre en avant, l’autre s’abaisse. Et pourtant, c’est le second qui ressort justifié. Pourquoi ? Parce qu’il a eu le courage de se présenter tel qu’il est, sans masque ni fausse apparence, mais avec une confiance authentique.

Dans une société dominée par les apparences et la quête de performance, cette parabole résonne comme une bouffée d’air pur. Elle nous rappelle que Dieu n’est pas sensible à nos titres, nos succès ou nos discours bien rodés. Il sonde nos cœurs et y perçoit la vérité dans toute sa simplicité, cette vérité parfois tremblante, mais animée d’espérance.

Que nous soyons croyants engagés ou en simple quête de sens, cette liturgie nous tend la main avec bienveillance. Elle nous invite à venir comme nous sommes, car la véritable rencontre avec Dieu commence dans l’humilité, dans le cri sincère du cœur, dans un regard qui ne juge pas, mais qui élève.

Ce dimanche, nous sommes invités à prier non pour paraître, mais pour réellement rencontrer. Nous sommes appelés à semer l’espérance par nos relations, nos regards et nos gestes simples. Car chaque rencontre peut se transformer en une grâce, si elle est vécue avec humilité et amour.

29ème dimanche du temps ordinaire

Ce dimanche, la liturgie nous invite à lever les yeux… Ces mots, empreints à la fois de simplicité et de profondeur, nous rappellent que notre soutien ne puise ni dans nos propres forces ni dans les puissances terrestres, mais dans le Seigneur qui a fait le ciel et la terre.

Dans un monde souvent balayé par l’incertitude, les conflits, et les épreuves à la fois personnelles et collectives, ce psaume nous invite à lever les yeux vers les cieux. Il nous encourage à dépasser nos enfermements, à retrouver l’élan qui nourrit notre foi.

À l’image de Moïse priant sur la montagne, mains levées pour soutenir son peuple en plein combat, nous sommes appelés à devenir des intercesseurs, des gardiens vigilants et des porteurs d’espérance. Le Seigneur ne dort pas, ne sommeille pas. Toujours présent, il reste un gardien fidèle, une ombre protectrice, un compagnon de chaque moment de nos vies. Il veille sur chacun de nos départs comme de nos retours, aujourd’hui comme à jamais.

Cette promesse est un réconfort pour les cœurs épuisés, une lumière dans les chemins obscurs que nous empruntons. En cette semaine missionnaire mondiale, tournons nos regards vers ces montagnes où tant de nos frères et sœurs luttent pour leur dignité, la paix ou encore leur liberté religieuse.

Que notre prière leur soit un soutien, que notre foi les atteigne et que notre espérance éclaire leur chemin.

28ème dimanche du temps ordinaire

Cheminer avec Dieu dans la vie, c’est accepter de marcher à ses côtés au milieu de nos fragilités.

 Tout comme les lépreux de l’Évangile, nous découvrons qu’en chemin quelque chose opère en nous : nos blessures s’apaisent, nos cœurs s’ouvrent, et notre vie trouve la réconciliation. Dieu n’intervient pas toujours d’un geste instantané pour tout transformer, mais Il chemine avec nous, Il nous relève, et Il nous fait goûter à une vie plus véritable, plus profonde.

 En ce dimanche, la Parole nous invite à revenir sur nos pas, à nous rappeler les instants où nous avons été sauvés, relevés, réconciliés. Chaque fois que nous avons fait preuve de confiance, Dieu a agi. Pourtant, il arrive que nous oubliions cela.

 Le Samaritain, lui, ne l’a pas oublié. Il retourne vers Jésus, non pour demander davantage, mais pour exprimer sa gratitude. Il reconnaît que sa guérison est un cadeau gratuit, une manifestation de l’amour divin. Il comprend que le salut dépasse la simple santé retrouvée : il est avant tout la rencontre avec le Christ, le choix d’un abandon confiant entre Ses mains.

 Et nous ? Sommes-nous capables de remercier ? Avons-nous ce réflexe de gratitude ? Ou sommes-nous comme les neuf autres, rapides à demander mais lents à remercier ? L’espérance germe dans les cœurs emplis de reconnaissance. Elle pousse dans les gestes simples : dire merci, prier avec sincérité, participer à l’eucharistie sans esprit calculateur.

Semer l’espérance, c’est apprendre à discerner la présence de Dieu dans le quotidien de nos vies. C’est aussi transmettre à nos enfants l’importance de remercier dans leurs prières du soir. C’est célébrer non dans une logique de recevoir, mais avec le désir profond d’offrir. C’est honorer nos proches tant qu’ils sont encore parmi nous, plutôt que d’attendre leur absence pour le faire.

Aujourd’hui, prenons le chemin et tournons-nous à nouveau vers le Christ avec un cœur rempli de gratitude. C’est sur ce chemin que naît la foi qui sauve, et c’est là que l’espérance vient s’enraciner solidement.

Augmente en nous la foi ! 27ème dimanche du temps ordinaire

Le simple fait d’observer le monde autour de nous peut parfois susciter un vertige : la violence, l’injustice, les revendications face à ces injustices, la solitude, la fatigue… Tout paraît en ébullition, donnant cette sensation désagréable de ne pas être entendu. Cela fait mal !

Alors, à l’image du prophète Habacuc, nous crions vers Dieu : « Jusqu’à quand, Seigneur ? »

Ce cri n’est pas le signe d’un manque de foi, mais au contraire celui d’une foi vivante, audacieuse, une foi qui interpelle Dieu, s’interroge sur le sens de la vie et refuse la résignation. Et Dieu répond, non pas avec des solutions toutes faites, mais par une invitation: croire, espérer et persévérer. Ne serait-ce pas un appel à semer l’espérance autour de nous ? Ce dimanche, la liturgie nous rappelle que la foi n’est pas une prouesse spirituelle.

Elle est une confiance profonde, une force intérieure et une humilité dans l’accomplissement du service. Silencieuse, elle transforme les cœurs de manière tangible. Sans chercher les miracles, elle rend pourtant l’impossible accessible. Alors, reprenons avec les apôtres cette prière essentielle et pleine de simplicité : « Seigneur, augmente en nous la foi ! »

Une foi qui ne fuit pas les défis du réel, mais les traverse avec espérance.
Une foi qui ne se calcule pas, mais se vit pleinement.
Une foi capable de déraciner le moi centré sur lui-même pour le conduire vers l’amour vrai.

Être semeurs d’espérance, c’est croire qu’une foi minuscule peut briser nos chaînes de peur et faire grandir l’amour là où le monde ne voit que des ombres de désespoir.

Semons l’espérance !

26ème dimanche du temps ordinaire

L’Évangile de ce dimanche nous interpelle sur une question essentielle : qui prenons-nous vraiment le temps de voir ?
Lazare, pauvre et souffrant, reste invisible aux yeux du riche. Non pas parce qu’il a été rejeté, mais simplement parce qu’il a été ignoré. Dans un monde où les images, les bruits, les sollicitations et les informations nous envahissent, l’indifférence devient une tentation quotidienne. Pourtant, l’espérance naît lorsque nous décidons de regarder, d’écouter, et d’ouvrir nos mains pour accueillir…

Être semeurs d’espérance, c’est refuser de détourner le regard… c’est croire que chaque geste de bonté est une graine prête à faire éclore une vie nouvelle.
C’est reconnaître Lazare — en nous-mêmes et chez ceux qui nous entourent — lui rendre son nom, sa dignité et une place véritable au sein de notre communauté…

L’espérance se sème avec patience et humilité dans le quotidien de nos existences. Elle fleurit là où l’amour, le service et la foi persistent malgré les obstacles. Cette semaine, relevons ensemble ce défi : semer l’espérance là où elle fait défaut. À travers un regard bienveillant, un mot réconfortant ou simplement une présence attentive, nous pouvons transformer nos communautés en terres fertiles d’espérance, permettant à chacun d’y trouver sa place et de grandir à la lumière de l’Évangile.

25ème dimanche du temps ordinaire

L’Évangile de ce dimanche peut nous surprendre. Jésus raconte l’histoire d’un intendant astucieux qui, face à une situation critique, manipule les dettes de son maître pour se tirer d’affaire. Ce qui étonne, c’est que Jésus ne condamne pas cette ruse, mais semble la saluer. Intriguant, n’est-ce pas ?

Clarifions les choses : Jésus ne loue pas sa malhonnêteté, mais plutôt sa capacité à réagir, à anticiper, à se remettre en action avec audace. Et nous, dans notre vie chrétienne, sommes-nous tout aussi ingénieux et déterminés lorsqu’il s’agit de servir la cause de Dieu ?

Savons-nous innover, prendre des risques, explorer des voies nouvelles pour semer l’espérance autour de nous ? C’est là toute notre mission pour cette année : devenir des semeurs d’espérance, surtout là où le désespoir menace de s’installer.

Les textes bibliques de ce jour nous invitent aussi à réfléchir à notre responsabilité et à nos choix. Ils nous rappellent que nous sommes tous intendants d’un monde qui nous a été confié pour être partagé.
Alors, que faisons-nous de nos talents, de notre temps, de nos ressources ?
Sommes-nous des bâtisseurs d’espérance ou simplement des spectateurs passifs ?

Soyons des paroissiens fidèles et inventifs, des chrétiens qui ne se limitent pas à attendre passivement, mais qui agissent avec foi et enthousiasme pour semer les graines d’un monde plus juste, plus fraternel et plus lumineux. Investissons donc dans ce qui n’a pas de prix : la confiance, la solidarité et la paix. Que l’espérance fleurisse dans nos cœurs et au sein de nos communautés !

Fête de la Croix glorieuse

Cette année, l’équipe pastorale vous invite à relever un défi simple,  mais profondément transformateur : devenir des semeurs d’espérance

Il n’est pas nécessaire d’être théologien ou super-héros. Juste des personnes ordinaires, convaincues qu’au cœur de l’obscurité, une lumière peut jaillir. Cette lumière, c’est celle de la Croix Glorieuse. 
La Croix, ce symbole parfois difficile à accueillir, nous enseigne que la vie peut renaître  même là où tout semble perdu… Elle est le lieu du don total, du pardon offert et de l’amour plus fort que la mort.  Et c’est précisément dans cette vérité que se dessine notre mission : éclairer un monde souvent envahi par le doute, la peur ou l’indifférence en devenant semeurs d’espérance. Quel magnifique projet ! 

Semer l’espérance, c’est accomplir des gestes simples mais empreints de profondeur : prononcer une parole qui réconforte, offrir une écoute qui apaise ou manifester une présence rassurante. C’est croire avec audace qu’une rencontre, aussi ordinaire soit-elle, peut devenir un terreau fertile où Dieu agit discrètement mais avec une fidélité inébranlable. 

Être semeurs d’espérance signifie également accepter que les fruits de nos semailles ne soient pas toujours visibles.

À l’exemple du Christ sur la Croix, nous semons parfois dans des contextes de nuit, de douleur ou de confusion… Mais l’essentiel est de semer, d’avoir foi en ce processus et d’avancer ensemble, même à travers de petits pas. Que cette année soit pour nos communautés l’occasion de devenir un véritable jardin d’espérance. Que chacun, avec ses talents et ses fragilités, trouve sa place et sème à sa manière. 

L’Évangile ne nous demande pas d’être des héros, seulement d’avoir des cœurs ouverts et disponibles. Alors marchons côte à côte, le regard tourné vers la Croix Glorieuse et les mains débordantes de graines d’espérance.

Rentrée pastorale : prêts à construire ensemble ? – 23ème dimanche du temps ordinaire

C’est reparti pour une nouvelle année pastorale !

Prenons un instant pour nous poser une question fondamentale : pourquoi choisissons-nous de suivre Jésus ? On pourrait s’imaginer que cela va de soi, que c’est simple et tout tracé… mais en réalité, non. Il ne vend pas du rêve, Il ne cherche pas à plaire…
Lorsqu’une foule s’assemble autour de Lui, Il ne promet pas le bonheur facile… Au contraire, Il choisit la vérité brute : être Son disciple signifie Le placer au-dessus de tout… et accepter de porter sa croix. Suivre Jésus, ce n’est pas juste une belle idée : c’est un engagement total, un chemin qui demande tout notre cœur.

C’est exigeant, oui. Presque démesuré. Mais ce n’est pas une folie : c’est une invitation à une vie pleine de sens, une vie qui va au-delà du confort et du « chacun pour soi ». Jésus illustre cette démarche par une histoire : celle d’un homme qui réfléchit avant de bâtir une tour. Une parabole pleine de sagesse. Avant de s’engager dans cette construction, il s’assure d’avoir les ressources pour aller jusqu’au bout.

Nous aussi, en ce début d’année pastorale, sommes invités à nous poser la question : sommes-nous prêts à avancer ? Et si la réponse est « oui », même hésitante ou remplie de doutes, alors faisons ce chemin ensemble, à notre rythme.

Mon souhait pour cette nouvelle année ? Que chacun trouve sa place, prenne son élan et dise, à sa manière, « oui » au Christ. Vous êtes invités à cheminer avec les différents mouvements et services. Aucun besoin d’être parfait, mais simplement d’avoir le désir : le désir d’explorer, de partager, de prier…

Que notre paroisse continue d’être un lieu où l’on se soutient mutuellement, où la foi grandit et où l’amour sincère se vit et se construit. Au programme cette année : des rencontres enrichissantes, des moments forts, des projets motivants, des éclats de rire, et surtout beaucoup de foi. Nous sommes là pour vous accueillir, avec chaleur et bienveillance.

Solennité de saint Pierre, Saint patron de la paroisse d’igny

Cette année, la solennité de saint Pierre et saint Paul prend une résonance toute particulière : elle a lieu un dimanche, jour du Seigneur, au cœur même de notre vie chrétienne.
Saint Pierre et Saint Paul n’étaient pas parfaits…
Et pourtant, Dieu les a appelés. Pas parce qu’ils étaient prêts, mais parce qu’ils avaient le courage de dire oui et de se laisser transformer par l’Esprit Saint. Ce qui les unit profondément, ce n’est ni leur personnalité ni leur histoire, mais cette disponibilité intérieure face à une question que le Christ pose encore aujourd’hui :

« Pour vous, qui suis-je ? » Pierre répond : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. »

Il n’a pas tout saisi, mais il a offert son cœur. Quant à Paul, il répond par les actes après sa rencontre avec le Seigneur sur le chemin de Damas, Il laisse l’Esprit prendre le gouvernail de sa vie… il y a là matière à réflexion !
Comme Pierre et Paul, nous sommes invités à nous laisser enseigner par l’Esprit. À permettre à Dieu de bouleverser nos plans pour faire place aux siens. Et tout commence par cette question essentielle : « Qui est Jésus pour moi ? »

Cette fête est une invitation à l’audace. L’audace de la foi vécue par Pierre. L’audace de la mission portée par Paul. Et surtout, l’audace de se laisser guider.

Saint Sacrement du corps et du sang du Christ – « Le Corps du Christ, une communion à vivre »

Avec la solennité du Saint-Sacrement, nous contemplons le cœur de notre foi : le Corps et le Sang du Christ, donnés pour nous. Recevoir l’Eucharistie, c’est accueillir le Christ en nous,
oui — mais c’est aussi accueillir nos frères, avec leurs différences, leurs fragilités, leurs joies.

Ce Corps offert dépasse la simple hostie : il nous transforme, nous rassemble et fait de nous un seul Corps — le Corps du Christ.
Car, Jésus est le lien invisible qui fait de nous une famille. Voilà la force de l’Eucharistie : en recevant le Christ, nous sommes appelés à devenir le Christ. Elle nous pousse à dépasser nos égoïsmes, à briser nos divisions et nos méfiances, pour apprendre à vivre en communion. N’est-ce pas là un véritable miracle ?

Dans un monde traversé par une profonde crise de la communion — repli sur soi, isolement social, tensions permanentes — la fraternité chrétienne devient un témoignage lumineux.

Au sein de notre communauté, chaque sourire donné, chaque moment d’écoute sincère, chaque geste de pardon devient une Eucharistie en acte.
Alors en cette fête du Saint-Sacrement, demandons-nous : ma manière de vivre en paroisse reflète-t-elle le mystère que je reçois ? Suis-je un artisan de communion, un bâtisseur de paix, un frère ou une sœur qui ouvre son cœur ?

Que cette grâce nous habite et nous guide, pour que nous devenions chaque jour davantage ce que nous recevons : le Corps du Christ pour illuminer nos familles, notre ville et notre monde.

Fête de la Sainte Trinité – L’amour trinitaire : une lumière de communion dans un monde divisé…

Dans un monde marqué par tant de divisions, de conflits et d’incompréhensions, la Sainte Trinité nous offre un modèle de communion et d’amour véritable. Le Père, le Fils et le Saint-Esprit vivent une communion profonde. Ils ne sont pas en opposition, mais en relation constante d’amour et de don réciproque.

Cet amour trinitaire devient pour nous une inspiration, une invitation à devenir également des artisans d’une harmonie vivante et féconde. Il nous rappelle que la véritable communion ne repose pas sur l’effacement des différences, mais bien sur le respect mutuel, le dialogue sincère et le partage généreux. L’amour trinitaire se traduit par notre capacité à créer un espace où chaque personne trouve sa place et apporte ses dons pour le bien de tous. Il nous pousse à dépasser les frontières artificielles que le monde érige et à reconnaître en chaque personne un frère ou une sœur en Christ.

Dans un contexte où tant de discours prônent la division et le rejet, notre mission est claire : devenir les témoins vivants de l’amour trinitaire dans notre quotidien.
Que la Sainte Trinité nous guide, nous fortifie et nous enseigne à construire des ponts là où d’autres dressent des murs…
Que notre paroisse soit un lieu où l’amour circule, où la diversité devient richesse, et où la foi vécue ensemble transforme nos cœurs et notre monde.
Ensemble, avec le Père, le Fils et le Saint-Esprit, avançons dans l’amour et l’unité.

Fête de la Pentecôte – « Esprit Saint vous enseignera tout ! »

Lorsque l’on a parfois l’impression que tout autour de nous change bien trop rapidement, que les vieilles traditions se perdent, que le monde semble s’égarer… il peut arriver que, par peur ou lassitude, nous décidions de faire marche arrière. On s’arrête alors, se replie sur soi-même, accroché à ses certitudes, ses jugements, son catéchisme, ses vérités; comme pour se protéger de ce qui est extérieur, de ce monde que l’on ne reconnaît plus, alors, on reste entre soi, parlant un langage que les autres ne comprennent pas…

Cependant, il y a toujours un moment où quelque chose nous bouleverse : cela peut être une rencontre inattendue, une conversation marquante, une lecture inspirante… parfois, c’est une main tendue, un geste qui témoigne d’accueil, une oreille attentive, un regard porteur de transformation, une confiance partagée, un amour offert sans retenue…

Et là, laissés de côté nos prudences et nos hésitations, nous sortons de nos retranchements. Nous osons… nous ouvrons nos cœurs aux autres.
L’Esprit Saint devient ce Maître intérieur qui nous guide, remplit nos cœurs et embrase nos vies du feu de son amour… Son don passe par ces « raisons du cœur » que la raison ne peut saisir.

Il apporte paix dans l’inquiétude, confiance dans le découragement, joie au milieu de la tristesse, vitalité malgré les années qui passent, et courage face à l’épreuve… il lave ce qui est souillé et guéris ce qui est blessé…

Cela n’est-il pas magnifique ?

7ème dimanche de Pâques – « Qu’ils deviennent parfaitement un… »

Voici un appel à l’unité… ! Plus que jamais, la nécessité de la paix et de l’unité s’impose à nous. Les crises actuelles accentuent les divisions, intensifient les injustices et les inégalités. Face à ces défis, nous sommes invités à écouter les paroles de Jésus :
« Qu’ils deviennent parfaitement un. » Ces mots résonnent comme une invitation à vivre dans l’unité, à dépasser nos différends et à nous tourner vers l’essentiel : l’amour et la fraternité.

L’unité ne signifie pas uniformité… chacun de nous porte une histoire, une sensibilité, un regard propre… mais dans cette diversité, Jésus nous enseigne que l’unité ne vient pas d’une simple entente humaine, mais d’un lien profond en Dieu. Comme Jésus est en parfaite communion avec le Père, il nous convie à vivre dans cette même relation d’amour et d’harmonie. 

Alors que nous attendons la venue de l’Esprit Saint, rappelons-nous qu’il est Celui qui transforme nos cœurs, éclaire nos pensées et restaure l’unité entre nous. Il est le souffle qui dissipe les incompréhensions, l’élan qui nous pousse à pardonner et à bâtir ensemble.
Ne laissons pas les divisions nous détourner de cette promesse. Cultivons la paix par nos paroles, pratiquons la bienveillance dans nos actions et avançons dans la prière.

Que l’Esprit Saint éclaire notre chemin et nous donne la force d’avancer ensemble. Qu’il apaise nos cœurs, nous guide dans nos échanges, nos prières et nos actions communes. Que chacun découvre en l’autre un compagnon de route vers Dieu, un appui dans les moments difficiles,  une lumière dans les périodes d’obscurité. Marchons animés par l’espérance !

6ème dimanche de Pâques – « je vous laisse la paix, je vous donne ma paix… »

Dans un monde où l’agitation, l’inquiétude et les conflits semblent prendre plus de place, la parole du Christ vient éclairer une vérité fondamentale : la paix véritable ne vient pas des circonstances extérieures, mais d’un don profond que Dieu nous fait. La paix est un cadeau de Dieu !
La paix de Jésus n’est pas celle du monde, conditionnée par des accords, des intérêts ou des opportunités, trop souvent au détriment des plus vulnérables. Sa paix est intérieure, une présence rassurante, une certitude que nous ne marchons pas seuls.
Lorsque Jésus nous dit : « C’est ma paix que je vous donne », Il nous invite à recevoir ce don avec confiance et à le faire grandir en nous.

Mais comment vivre cette paix au quotidien ? En nous tournant vers Lui dans la prière, en Lui confiant nos joies et nos épreuves, et en cherchant à être artisans de paix autour de nous. La paix du Christ a le pouvoir de nous transformer. Elle nous invite, comme le rappelle le psaume de ce dimanche, à rayonner de cette lumière auprès de ceux qui croisent notre chemin : par nos paroles, nos actes et notre regard bienveillant sur les autres.

Dans nos paroisses, nos familles, nos lieux de travail, nous avons tous la possibilité de semer cette paix… À travers un geste d’écoute, un pardon accordé, une main tendue, nous devenons les témoins de cette paix qui dépasse toute inquiétude.

Alors que la Pentecôte approche, invoquons l’Esprit-Saint pour qu’Il dépose en nous cette paix et cette joie promises par Jésus.
Soyez les porteurs de cette paix précieuse et faites-la rayonner dans le monde !