La quête de Carême pour la Terre Sainte, vitale pour la communauté chrétienne
La Croix du 15 Mars – Marie Armelle BAULIEU
Marie Armelle Baulieu vit à Jérusalem depuis plus de trente ans, elle est rédactrice en chef de Terre Sainte Magazine, le journal des franciscains de la Custodie de Terre sainte.
« A juste titre, la situation de la communauté chrétienne de Gaza inquiète. Les cinq mois de guerre ont montré que son choix de rester dans l’enceinte des 2 paroisses, grecque et latine a été le bon.
(…) Après plus de cent cinquante jours héroïques, la famine s’installe. (…)
Si cette guerre au but inatteignable prend fin, que pourra-t-on sauver de la présence chrétienne à Gaza ? Depuis 75 ans, la communauté chrétienne de Palestine émigre par vagues. Chaque guerre l’emporte par flots plus dangereux pour la survie de l’ensemble.
Cette nouvelle guerre est un tsunami. La plus violente de toute sur le plan moral et politique. Mais tandis que des chrétiens de Gaza sont sous les feux de l’actualité, le reste de la communauté présente en Israël, Palestine et à Jérusalem est lui aussi broyé.
Les données en possession du Patriarcat font froid dans le dos. A Bethléem, 72% des chrétiens ont perdus leur emploi lié au tourisme. A Jérusalem, c’est 40%. A Tayeb, l’emblématique village entièrement chrétien, les colons ont volés de nouvelles terres et des récoltes d’olives, l’or vert de la Cisjordanie. Tous les habitants des territoires qui travaillaient en Israël ont perdu le permis qui permettait de s’y rendre. Même les infirmières et médecins.
Alors bien sur, s’agissant des catholiques, le patriarche se démultiplie. Il visite les paroisses, écoute, encourage, prêche, embrasse, console, rassemble et ses voyages à l’étranger le voient mendier à la recherche des financements pour venir en aide à la communauté dans l’attente de jours meilleurs.
Il n’y pas une institution chrétienne qui ne soit en sérieuse difficulté financière. Après deux années de Covid les économies sont épuisées. Dans un couvent de Jérusalem, les sœurs tiennent grâce à un providentiel héritage. Et les autres ? Jusques à quand ?
Si ce constat vous émeut un tant soit peu, vous avez trois moyens pour venir en aide aux chrétiens de cette terre. 1. La prière. 2. Venir en pèlerinage MAINTENANT, sans attendre la fin de la guerre. En dépit des apparences, les circuits de pèlerinages sont sûrs. (…)
Et si vous avez peur, ce qui est légitime, 3, soyez généreux !
Chaque année en Carême, il y a une quête impérée pour la Terre Sainte. S’il vous plaît, faires exploser les compteurs. Renseignez vous auprès du Commissariat de Terre Sainte (https://vendredisaint.franciscains.fr/la-quete-pour-les-lieux-saints), il a préparé des outils d’organisation. Rapprochez-vous d’associations sûres qui conduisent des projets sur place.
Depuis deux mille ans, cette communauté tient dans la foi. Elle a besoin de vous maintenant pour rester au berceau de notre foi. »